Guanaco

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Περὶ τοῦ λόγου 29 mars 2012

Filed under: de Guanaco,lectures antispécistes,philosophie — VetG @ 16:48
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De Guanaco 

« Observe le troupeau qui paît sous tes yeux ; il ne sait ce qu’est hier ni aujourd’hui, il gambade, broute, se repose, digère, gambade à nouveau, et ainsi du matin au soir et jour après jour, étroitement attaché par son plaisir et son déplaisir au piquet de l’instant, et ne connaissant pour cette raison ni mélancolie ni dégoût. C’est là un spectacle éprouvant pour l’homme, qui regarde, lui, l’animal du haut de son humanité, mais envie néanmoins son bonheur – car il ne désire rien d’autre que cela : vivre comme un animal, sans dégoût ni souffrance, mais il le désire en vain, car il ne le désir pas comme l’animal. L’homme demanda peut-être un jour à l’animal : « pourquoi ne me parles-tu pas de ton bonheur, pourquoi restes-tu là à me regarder ? L’animal voulut répondre et lui dire : « Cela vient de ce que j’oublie immédiatement ce que je voulais dire » – mais il oublia aussi cette réponse, et resta muet – et l’homme de s’étonner. »

Nietzsche, Considérations inactuelles.

 François Boucher, Pensent-ils aux raisins ? (1747)

« Ramener quelque chose d’inconnu à quelque chose de connu, cela soulage, rassure, satisfait, et procure en outre un sentiment de puissance. Avec l’inconnu, c’est le danger, l’inquiétude, le souci qui apparaissent – le premier mouvement instinctif vise à éliminer ces pénibles dispositions. Premier principe : n’importe quelle explication vaut mieux que pas d’explication du tout. »

Nietzsche, Le Crépuscule des idoles.

(Une fois n’est pas coutume, le travail de donner une cohérence à tout ça sera le vôtre.)